Résilient à toutes les situations que Dame Nature peut nous envoyer, le scout traverse la tête haute ces défis! Il est équipé de son savoir et de son expérience comme bon nombre de gens à travers la planète. Il peut faire des noeuds, s’amuser avec créativité et être agile dans beaucoup de situations. Cependant, qu’en est-il de la santé mentale de nos jeunes et même des adultes? C’est ce qu’on va essayer d’analyser dans cet article.
Résumé rapide de la pandémie
Ici, je vais faire des liens principalement avec le Québec et sa situation. Je sais que beaucoup de cousins et cousines belges et françaises nous lisent, mais nos situations ont peut-être été différentes. Salut à vous tout de même.
Pour nous, le mois de mars 2020 fut l’arrêt de la province créant un léger mouvement de panique dans les yeux de certains animateurs se demandant: qu’est-ce qu’on va faire? Déjà on sentait le questionnement des conseils de gestion envers leur district et le district envers l’Association des Scouts du Canada. Cela a amené un stress considérable à savoir si on garderait les unités ouvertes ou non.
S’en est suivi de la chamboulade d’événements pour les mesures sanitaires, les restrictions du présentiel bref, un gros point d’interrogation sur les processus à mettre en place. L’attente fût longue pour connaître les directives, mais je comprends. Mettez-vous à place de l’équipe d’intervention (qui n’existe pas encore). Vous conduisez tranquillement quand soudainement un grand mur apparait devant vous. Ça va prendre un certain temps avant de comprendre ce qu’il se passe et de trouver une solution.
En attendant donc que les instances supérieures trouvent quelque chose, les scouts se sont serré les coudes et ont créé des outils fascinants comme la page Scoutisme à la maison maintenant grande de 3 000 membres! Les différents districts et groupes se sont ouverts pour offrir des ressources supplémentaires. Ça allait bien, mais maintenant après un an et demi de pandémie, dans quel état sommes-nous?
Les impacts du confinement et de la technologie
Il est indéniable que les mesures d’urgence sanitaires ont eu un impact majeur sur les jeunes et les animateurs. Certains groupes ont dû se procurer et apprendre de nouvelle technologie à la dernière minute. Ce n’est pas tout le monde qui a les connaissances des outils de visioconférence comme Zoom, Google Meet et Teams. À cela, j’ajoute que ce ne sont pas tous les animateurs qui sont à l’aise d’animer devant un écran. La dynamique n’est pas du tout la même et les activités à faire non plus.
La courbe d’apprentissage a donc été très grande pour plusieurs unités. Néanmoins, la solidarité des scouts a fait qu’à un certain moment, tout commençait à bien aller.
Fatigue numérique
On peut blâmer les jeunes de rester devant leur écran trop longtemps, mais il n’en reste pas moins qu’eux aussi ont besoin de contacts sociaux, et ce, en présentiel. Alors, lorsqu’on met toutes les activités en format numérique, une certaine fatigue s’installe autant physiquement que mentale. C’est là que le décrochage survient. Lorsque le plaisir n’est plus là, l’abandon se fait sentir.
D’ailleurs, la Comission de la santé mentale du Canada a produit un rapport sur l’état de la vie en confinement que je vous invite à lire: LA VIE EN CONFINEMENT : les répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale des jeunes au Canada
Nous pouvons y lire que l’implication des organismes communautaires est d’une importance capitale dans le soutien des jeunes. Le travail des animateurs est donc extrêmement important, même après la pandémie.
Le besoin de s’évader
Pour plusieurs, les scouts sont une échappatoire à la maison et à l’école. C’est leur moment où ils peuvent vraiment s’exprimer sans être jugé, leur paradis on peut dire. Alors, imaginez lorsqu’on leur a interdit de sortir sous peine de conséquence? L’échappatoire étant uniquement via le numérique ou les rencontres ont a pu sentir une baisse de motivation et d’engagement.
Cela a aussi été un moment dur pour les animateurs qui devaient être extrêmement créatifs pour garder leurs jeunes motivés et engagés. Néamoins, les effectifs de plusieurs unités ont tout de même diminué. Cependant, avec la promesse de revenir en présentiel. Je dois souligner aussi la compréhension et le support des parents dans cette situation. Des alliés de taille qui ont certainement aidé à passer au travers de la pandémie en motivant les animateurs et leur groupe.
La peur de l’inconnu et du futur
Finalement, l’un des grands défis pour nos jeunes a été la peur de l’inconnu. La routine précédemment établie a pris un virage assez drastique pour tout le monde. C’est pourquoi, si on regarde la pyramide de Maslow et le besoin de sécurité, c’est là qu’on a eu un problème. L’insécurité face à son avenir crée un environnement imprévisible. Dans une société où on mise sur l’excellence et la rapidité du succès, l’angoisse d’être en retard pèse lourd sur les épaules.
Heureusement, plusieurs programmes ont été mis en place pour accommoder les jeunes et autres personnes touchées par cette pandémie. Une chose est sûre, cette anxiété est encore présente.
Comment reprendre le scoutisme après la pandémie?
Je crois qu’en tant que gestionnaire ou animateur, nous avons le devoir de revoir notre approche. On doit établir un plan d’action si cela se reproduit, mais aussi établir un moyen d’utiliser plus facilement la technologie pour l’intégrer graduellement.
Poser des questions à ses jeunes et ses bénévoles
Il sera important de demander comment ça va et surtout qu’est-ce qui les rend heureux ou malheureux. Vous pourrez par la suite dresser un portrait général qui guidera votre plan d’action. Je m’adresse principalement aux chefs de groupes, aux présidents et aux responsables d’unités. Je suis conscient que c’est un travail qui demande beaucoup d’énergie, mais prendre le pouls de la santé mentale des bénévoles et des jeunes sera la pièce maîtresse pour la rétention.
De plus, si on me demande comment je vais et comment la pandémie m’a affectée ça me donne envie de continuer, car on me prend en considération. L’empathie est la clé.
Dans les questions, on peut retrouver celles-ci:
- Comment s’est déroulée la pandémie?
- Qu’est-ce qui vous a démotivé durant le Covid?
- Que feriez-vous de différent dans votre vie personnelle?
- Comment êtes-vous resté positif?
- Avez-vous besoin d’aide?
- Etc.
Inviter des professionnels de la santé mentale à venir présenter un atelier
Plusieurs jeunes ont vécu de la dépression, de l’anxiété, des troubles d’adaptation et bien plus encore. Il serait intéressant de sois vous même donner un atelier sur le sujet ou d’inviter un professionnel. Je crois qu’il est important de sensibiliser nos jeunes le plus possible à ce genre de sujet. Au niveau de la formation des animateurs, il serait intéressant aussi de revoir le curriculum et d’y intégrer des moyens d’interventions.
D’ailleurs, vous pourriez même inviter les parents dans une autre séance pour leur donner des outils pour la maison. Pourquoi je sépare les parents des jeunes? C’est parce que parfois certains cas ont lieu à la maison et lors de la période de questions, certains parents pourraient prendre des exemples avec leur enfant.
Intégrer la technologie dans les réunions
L’utilisation des rencontres en ligne, des cellulaires et des outils disponibles sur le web devrait être encouragée. Longtemps je me suis dit qu’on devait séparer technologie numérique et scoutisme afin de garder un certain équilibre et garder l’attention. Par contre, on peut enseigner, au mieux de notre capacité, l’utilisation de ces outils de façon sécuritaire.
Comme on enseignerait l’utilisation d’une hache ou d’un bruleur à gaz, on montrerait comment naviguer sécuritairement sur le web. Le scoutisme est quelques années en arrière lorsque vient le temps de parler numérique. Moi qui travaille dans ce domaine, même mes jeunes m’en apprennent.
Comment intégrer le numérique?
Faites des projets en ligne ou faites des activités qui requièrent de la recherche en ligne. Utilisez des centres de stockage de donnée commune comme Google Drive, Dropbox, etc. Utilisez les outils numériques disponibles pour les organismes à but non lucratif certifiés. Je crois qu’un service d’accompagnement pourrait être utile.
Voici une liste de pour faire des jeux en ligne:
La liste risque de s’allonger bientôt.
Vous n’avez pas à faire tout seul
Pour terminer, je veux simplement dire que vous n’avez pas à faire ça tout seul. Les mots-conseils d’animation, conseil de gestion et équipe sont là pour vous aider. Et si ce n’est pas le cas pour une raison quelconque, demandez autour de vous ou envoyez-moi un courriel haha. Prenez ça relax et faites du pain banique!
Ce que je veux dire est que ça ne sert à rien de vouloir réparer le bateau de l’autre alors que le sien est aussi en train de couler. Protégez votre santé mentale en premier et faites le reste. On a passé à travers ENSEMBLE, on va continuer ENSEMBLE!